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| | Saint Maroun du Liban | |
| | Auteur | Message |
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kabylie-free Nouveau membre
Nombre de messages : 14 Age : 40 Localisation : Tizi Ouzou, Kabylie Profession de foi (religion) : Catholique romain Date d'inscription : 25/03/2008
| Sujet: Saint Maroun du Liban Mar 1 Avr - 18:11 | |
| Bonjour, Pour nos amis et freres libanais, parlons un peu de Saint Maroun, le Saint Patron du Liban, une terre chrétienne. Amin | |
| | | Tork Nouveau membre
Nombre de messages : 12 Localisation : Région parisienne, France Profession de foi (religion) : Catholique maronite Date d'inscription : 07/01/2008
| Sujet: Re: Saint Maroun du Liban Lun 7 Avr - 10:08 | |
| avec plaisir !
Ermite et confesseur, né vers 350 et mort vers 410, Saint Maroun se distingua comme beaucoup d'anachorètes catholiques orientaux par l'union qu'il incarnait entre la prédication et la vie contemplative. Hélas les sources sur sa vie sont peu nombreuses, elles tiennent principalement à l'historien byzantin Théodoret de Cyr.
D'après son récit, Saint Maroun fut à l'origine d'un nouveau type de monachisme : les hyptères, qui furent des moines passant toute leur vie en plein air, exposés à toutes les rigueurs du climat. Saint Siméon le Stylite entre autres est réputé pour avoir été instruit par Saint Maroun. Saint Maroun donc s'installa toute sa vie au sommet d'une montagne de la région de Cyr, aujourd'hui à la frontière entre la Syrie et la Turquie, au Nord-Ouest de la ville d'Alep. Il choisit une montagne qui contenait un des derniers temples païens du Moyen-Orient, et le reconvertit en oratoire. Il y attirait les foules pour guérir les corps et les âmes malades, et rassembla de nombreux disciples. Parmi eux trois femmes : Kyra, Marana et Domina, dont les noms signifient tous les 3 "Seigneur" respectivement en Grec, en Latin et en Syriaque. Maroun est d'ailleurs dérivé de la même racine. Un autre disciple du grand Saint, du nom d'Abraham, s'en alla évangéliser la montagne libanaise, qui était le dernier refuge des païens dans tout le Moyen-Orient. Il y fit de nombreux miracles, et depuis la Croix fut plantée au coeur du Mont-Liban. A la source d'un des fleuves de notre pays se tenait un temple païen où à chaque printemps, au moment où l'eau prenait une teinte spéciale, avait lieu le culte d'un dieu païen censé ressusciter. Après le passage d'Abraham le fleuve fut rebaptisé Nahr Ibrahim soit fleuve d'Abraham, en hommage au disciple de Saint Maroun.
Saint Maroun fut également un brillant apologète, on pense qu'il écrivit beaucoup contre l'arianisme, mais hélas tous ces textes se sont perdus. En témoignage de sa fermeté dans la Foi il nous reste une lettre que Saint Jean Chrysostome lui envoya dans laquelle il se recommande à ses prières en lui disant: "J'ai béni Dieu qui préserve la Foi de Ses Soldats au milieu de l'adversité." La mort du Saint intervint vers 410, et il y eut une querelle entre bourgs voisins pour partager ses dépuilles. Ses disciples fondèrent peu après sur le fleuve Oronte un monastère à la mémoire de leur maître. Ce fut un centre de diffusion de la doctrine catholique dans tout le Moyen-Orient, et le berceau de l'Eglise maronite. Lorsque certains empereurs byzantins se montreront favorables aux hérétiques (principalement les monophysites, qui niaient la nature humaine du Christ) les maronites seront les seuls à choisir le Vicaire du Christ de préférence à l'Empereur, et ce au prix de nombreux martyrs. Ils furent pour cela désignés sous le terme de 'rebelles' pour leur résistance face aux autorités.
En 517 à la suite du massacre de 350 moines du couvent de Saint Maroun tombés dans une embuscade tendue par les monophysites avec la complicité de l'empereur byzantin de l'époque, les survivants adressèrent au Pape d'alors, Hormizdas, une très belle lettre qui est un témoingage poignant en faveur de la Foi précoce en l'Infaillibilité Pontificale (Alors que beaucoup disent que ce dogme serait une invention des 'ultramontains' du XIXème siècle au Concile Vatican I). Le Saint-Père y est en effet désigné comme le "vrai pasteur et docteur à qui a été confié le soin du salut des brebis vers qui accourt le troupeau" ou encore le "prince des pasteurs, docteur et médecin des âmes que le Christ a établi pour son troupeau, et à qui Il a donné le pouvoir de lier et de délier." Ce témoignage est d'ailleurs un très bon argument à employer face aux hérétiques schismatiques orientaux usurpant le nom d'orthodoxes qui prétendent que l'Infaillibilité Pontificale est une invention de l'Occident latin. Les maronites furent également appelés "les plants de la vigne du Saint-Père en terre d'Orient". Notre premier Patriarche, Saint Jean Maroun (VIIème siècle), fut d'ailleurs le successeur de Saint Pierre sur le siège épiscopal d'Antioche. Si bien que ce n'est que par l'Eglise maronite que s'est perpétuée la lignée épiscopale d'Antioche de Saint Pierre jusqu'à aujourd'hui. Le témoignage de Saint Maroun et de ses disciples est plus que jamais d'actualité en ces temps de crise de l'Eglise, de la Passion de l'Eglise. Il nous dit pour l'essentiel d'aimer l'Eglise catholique, l'Eglise sans tâche, et le Saint-Siège la Chair de Saint Pierre. Il nous montre que ce n'est qu'animés de cet amour que nous pouvons discerner entre le lait pur de la doctrine catholique et le venin de l'erreur et de l'hérésie. De même ce n'est que notre Foi en tout ce qu'enseigne d'Eglise et en particulier au dogme de l'Infaillibilité Pontificale qui à l'exemple des 350 moines martyrs de Saint Maroun doit nous permettre de distinguer le Bon Pasteur du berger mercenaire. Les hommes de peu de foi se laisseront tromper par les apparences, mais seuls les amoureux de l'Eglise seront en mesure de juger l'arbre à ses fruits.
C'est parce-que Saint Maroun et ses disciples furent les seuls à aimer constament de tout leur coeur leur Mère immaculée l'Eglise catholique, qu'ils furent les seuls de tout l'Orient à pouvoir discerner dans le Pape pourtant si éloigné d'eux le Prince des Pasteurs, et dans les hérétiques tous proches les bergers mercenaires. Il faut se mettre à leur place pour comprendre que cette obéissance au Pape n'avait chez eux rien d'aveugle mais que au contraire étant le fruit de la plus haute liberté, du plus haut discernement. Nous aujourd'hui lorsqu'on regarde l'histoire on tient pour évident que les hérésies d'alors ne venaient pas de l'Eglise et que ceux qui les professaient n'avaient pas l'autorité pour enseigner. Mais on oublie complètement à quel point pour ces premiers maronites les apparences étaient toutes différentes: l'hérésie étant défendue par la majorité des fidèles et des clercs avait tout l'air de venir de l'Eglise même. De même le Pape étant à une distance quasi-infinie pour l'époque, son nom même devait être inconnu à l'immense majorité des fidèles, alors que rien d'apparent, rien d'évident ne permettait de dire que les hérétiques, surtout lorsqu'ils étaient appuyés par l'Empire byzantin, n'avaient aucune autorité pour enseigner leurs erreurs.
Et les disciples de Saint Maroun ne se contentent pas de défendre en dépit des apparences allant dans le sens contraire le Bon Pasteur contre les bergers mercenaires qui l'occultent, par des paroles et des écrits. Non ils font bien plus : ils sont prêts à verser leur sang, à donner leur vie en témoignage de la justesse de leur haut degré de discernement produit de la raison éclairée par la Foi ! Voilà quels furent les mérites de ces Saints qui ont fondé notre Eglise.
Dernière édition par Tork le Lun 7 Avr - 11:22, édité 2 fois | |
| | | totocapt Membre actif
Nombre de messages : 64 Age : 41 Localisation : France Profession de foi (religion) : agnostique sympathisant chrétien orthodoxe Date d'inscription : 31/03/2008
| Sujet: Re: Saint Maroun du Liban Lun 7 Avr - 11:00 | |
| "... Le Saint-Père y est en effet désigné comme le " vrai pasteur et docteur à qui a été confié le soin du salut des brebis vers qui accourt le troupeau" ou encore le " prince des pasteurs, docteur et médecin des âmes que le Christ a établi pour son troupeau, et à qui Il a donné le pouvoir de lier et de délier." Ce témoignage est d'ailleurs un très bon argument à employer face aux hérétiques schismatiques orientaux usurpant le nom d'orthodoxes qui prétendent que l'Infaillibilité Pontificale est une invention de l'Occident latin ..." : Cher Tork, je vous invite à lire Wladimir Guettée! Cela vaut le coup! En effet, ce Père a entre autre publié les lettres que le Pape Grégoire le Grand envoya au patriarche Jean de Constantinople, lui reprochant de se donner le titre de "patriarche oecuménique" ou "universel", et de se dresser, avec orgueil, au-dessus des évêques. "La première idée, écrit Guettée, d'un pouvoir central et universel dans l'Eglise est donc venue de Constantinople; ce fut de Rome que s'éleva la première opposition contre cette prétention ambitieuse, et de la part d'un des plus grands papes qui se soient assis sur la chaire apostolique de Rome" Il ne s'agissait nullement pour le Pape Grégoire de défendre sa cause particulière, mais de protéger l'autorité ecclésiastique qui réside dans l'épiscopat, et non dans tel évêque en particulier: "... L'épiscopat est un et indivisé..." dit St Cyprien (cf 'Unité de l'Eglise, §5). Les disciples de St Maroun ont surement déjà de leur temps perçu ces dérives de Constantinople, et pour y parer, n'hésite pas à faire un pied-de-nez à cette dernière en choisissant de s'adresser élogieusement à Rome, dans le but de valoriser cet équilibre ecclésiologique de la vraie tradition chrétienne... Rien de plus! | |
| | | Tork Nouveau membre
Nombre de messages : 12 Localisation : Région parisienne, France Profession de foi (religion) : Catholique maronite Date d'inscription : 07/01/2008
| Sujet: Re: Saint Maroun du Liban Lun 7 Avr - 15:16 | |
| Jésus a voulu pour son troupeau UN prince des pasteurs et UN SEUL. Il le dit lui-même dans l'Evangile lorsqu'il s'adresse à Saint Pierre seul lui disant "Pais mes brebis". Il ne dit pas cela aux autres Apôtres. Ceci est confirmé par la lettre des moines de Saint Maroun, et par toute la tradition maronite ultérieure, qui est unanime sur ce point.
La papauté confiée à Saint Pierre sur les bords du lac de Tibériade et l'épiscopat confié à Saint Pierre et aux autres Apôtres au moment de la Pentecôte sont absoluments distincts. Puis sur la succession papale Saint Irénée est suffisament clair et montre que Constantinople n'y a aucun droit. Antioche est même en un certain sens plus élevée que Constantinople puisqu'elle a vu Saint Pierre occuper son siège en tant qu'évêque, avant son martyre romain. C'est ce que défend entre autres notre grand Patriarche Etienne Douaihy (XVIIème siècle) dans son 'Traité du Sacerdoce' qui est à la gloire de la Papauté, reprenant les sources les plus anciennes des Pères de l'Eglise.
Puis si la lettre des maronites était motivée uniquement par une volonté de 'rééquilibrage ecclésiastique', ils se seraient adressés à l'évêque d'Antioche (leur métropole) encore orthodoxe dans la foi à l'époque. Quel besoin avaient-ils d'en appeler à Rome ? Pourquoi une ville si lointaine ? Enfin l'époque de Saint Grégoire le Grand c'est la fin du VIème siècle, là nous n'en sommes qu'au début, et le conflit entre Rome et Constantinople n'avait pas encore commencé. | |
| | | Santo padre Membre actif
Nombre de messages : 47 Age : 39 Localisation : France Profession de foi (religion) : Catholique romain Date d'inscription : 25/03/2008
| Sujet: Re: Saint Maroun du Liban Lun 7 Avr - 22:55 | |
| Merci Tork pour ces éclairage,
Est-ce que c'est St Maroun qui a fondé l'Eglise Catholique maronite? Je suppose que oui vu le nom "maronite"....
Quelle place a St Maroun dans le coeur des libanais et de l'Eglise au Liban?
Deo gratias | |
| | | totocapt Membre actif
Nombre de messages : 64 Age : 41 Localisation : France Profession de foi (religion) : agnostique sympathisant chrétien orthodoxe Date d'inscription : 31/03/2008
| Sujet: Re: Saint Maroun du Liban Lun 7 Avr - 23:06 | |
| "... Jésus a voulu pour son troupeau UN prince des pasteurs et UN SEUL. Il le dit lui-même dans l'Evangile lorsqu'il s'adresse à Saint Pierre seul lui disant "Pais mes brebis". Il ne dit pas cela aux autres Apôtres ...": si une telle transmission de pouvoir est voulu par le Christ, peut-on dire que St Paul ne respecte pas la parole du Christ et s'affranchit du Saint esprit quand il s'oppose à St Pierre de façon frontale? Ainsi il déclare: "... Mais quand Céphas [Pierre] vint à Antioche, je lui résistait en face, parce qu'il s'était donné tort ..." (Galates 2 v11) Soyons clair; St Pierre a été le premier à recevoir la bénédiction et à entendre la promesse du Seigneur: "... Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ..." (Matt 16 v19). Cependant, lorsque le Seigneur accomplit cette promesse, il donne évidemment le même pouvoir à tous les apôtres, disant: "... Je vous le dit en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel ..." (Matt 18 v18). On ne peut rien tirer d'autre du texte de l'Evangile qu'une primauté d'honneur de l'apôtre Pierre, primauté que l'Eglise orthodoxe lui a toujours reconnue.
L'Ecriture ne dit pas un mot d'un pouvoir qui lui serait particulier, ni d'une suprématie qu'il aurait exercée sur les apôtres, ni d'une transmission de sa primauté. L'Evangile, les Actes des Apôtres et l'histoire de l'Eglise primitive témoignent en faveur de l'égalité des membres du collège apostolique. Comme le dit le patriarche de Constantinople Grégoire VI aux envoyés du Pape Pie IX en 1868, affirmer l'inégalité des apôtres, c'est faire injure au St Esprit qui les a tous également éclairés. Et le St Esprit, ce n'est pas rien en Orthodoxie!
"... Puis sur la succession papale Saint Irénée est suffisament clair et montre que Constantinople n'y a aucun droit. Antioche est même en un certain sens plus élevée que Constantinople puisqu'elle a vu Saint Pierre occuper son siège en tant qu'évêque, avant son martyre romain ...": Antioche plus élevé? De facto, je ne préjuge de rien car l'Histoire avant l'Islam a donné à Antioche ses heures de gloire, mais de jure, c'est impossible et contre la tradition de l'Eglise. Car il faut savoir que le troisième canon du deuxième concile oecuménique, celui de Constantinople, réuni en 381, est très clair: "Que l'évêque de Constantinople ait la primauté d'honneur après l'évêque de Rome, parce que Constantinople est la Nouvelle Rome". Au passage, si l'évêque de la Nouvelle Rome s'est vu attribuer les mêmes prérogatives que celui de l'Ancienne Rome, n'est-ce pas dire que ce dernier ne les tenait que du premier concile (canon 6), et qu'elles n'étaient qu'honorifiques?
"... Quel besoin avaient-ils d'en appeler à Rome ? Pourquoi une ville si lointaine ? ...": la primauté d'honneur, comme je l'ai mentionné juste avant. Rassurez-vous: le jour où l'Ancienne Rome redeviendra pleinement orthodoxe, Constantinople lui remettra de nouveau sa primauté d'honneur anciennement perdue, récupérée par la Nouvelle Rome, étant 2e doncen ordre de primauté.
"... l'époque de Saint Grégoire le Grand c'est la fin du VIème siècle, là nous n'en sommes qu'au début, et le conflit entre Rome et Constantinople n'avait pas encore commencé ...": moi je parlais simplement du fait que Constantinople voulait de plus en plus s'imposer face aux autres patriarcats. L'Empire d'Occident avait disparu, et Constantinople se voyait restaurer l'Empire Romain à son profit. Et déjà du côté de Rome en ce début de 6e siècle, on s'inquiétait au sujet de la préservation de la primauté d'honneur de celle-ci; cela débouchera logiquement sur Grégoire le Grand, qui affirma la primauté (d'honneur donc) de Rome face aux byzantins, aux lombards, en même temps que travailler à sa fameuse réforme grégorienne. C'est donc un processus historique que je voulais vous faire remarquer... | |
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