... Je rajouterais à cela les propos de Abd al-Masîh al-Kindî, chrétien du 9e siècle, au service du calife, et donc un de ses proches. Il était cultivé et connaissait très bien l'Islam, il était de plus était d'origine noble. Il a eu une controverse avec Abdallâh al-Hâsimî, lui-même un proche parent du calife al-Ma'mûn. Il a, selon ce que l'Histoire nous rapporte, remporté haut la main cette joute oratoire. Avant que j'aille plus loin, il faut que je précis que lui même, de par son nom, était originaire de la tribu yamanite de Kinda, qui avait une ascendance sur les autres tribus et contrôlait l'Arabie Centrale avant l'Islam. C'était une tribue chrétienne, et plusieurs kindites ont réussi à rester chrétiens plusieurs siècles après l'avènement de l'Islam. Al-Kindî était fier de ses origines, et à l'époque l'Islam était encore trop jeune pour faire oublier aux arabes
ce qu'ils étaient avant...
Lui même rapporte: "... Tout homme intelligent sait comment étaient les rois de Kinda, nos parents, qui avaient la noblesse sur tous les arabes..." ... Et il en avait à dire
sur l'Islam et son prophète, surtout si vous pouvez lire tout ce qu'il a écrit!
Ainsi donc dans la lignée de Caleb: "... reprenons ce que nous disions pour affirmer que tous les agissements de [Muhammad] contredisent ton affirmation qu'il fût envoyé à tous les hommes avec la miséricorde et la compassion. En effet sa seule préoccupation et son unique pensée étaient de trouver une belle femme pour l'épouser, ou des gens à razzier, dont il répandait le sang, s'emparait de leurs biens et
copulait avec leurs femmes. Il déclarait lui-même qu'il fut enflammé de l'amour du parfum et des femmes [Ahmad 3/128], et que l'un des signes de sa prophétie était qu'il lui fut donnée une puissance sexuelle équivalente à celle de quarante hommes pour copuler avec les femmes ["Il lui fut donnée une puissance sexuelle de 30 hommes": Buhârî, Livre des ablutions 21]. Ce sont là, ma foi, des signes de prophétie qui ne furent donnés qu'à lui..."
Il savait de quoi il parlait, d'autant qu'il cite à deux reprises la réplique de la fille de son ancien roi, le roi kindite al-Numân, qui, révoltée, adressa à Muhammad qui l'avait prise en butin et conduite chez lui: "Une reine sous un homme du peuple!" Pour sûr, si
cette formule est restée légendaire chez les kindites, Muhammad ne devait pas être si féministe que ça lol!
Je vous invite à lire "Dialogue islamo-chrétien sous le calife Al-Ma'mûn (813-834), les épîtres d'Al-Hashimî et d'Al-Kindî", pasteur Georges Tartar, NEL